Outre sa gastronomie, la France se gargarise du renom mondial de sa littérature. Cette reconnaissance, nous la devons à nos auteurs et autrices, qui comptent parmi les plus grands du paysage littéraire international. Nous sommes le pays de Voltaire, de Molière, de La Fontaine. Qui de mieux pour parler de nos valeurs littéraires que le libraire d’une librairie indépendante ?
Les principes de librairie indépendante regorge de notions telles qu’un accueil chaleureux, un conseil personnalisé et un service de proximité. Les librairies connaissent très bien la chaîne du livre, sont formés aux Métiers du Livre et, bien sûr, sont des passionnés. Ils animent leurs librairies de quartier et travaillent leur visibilité sur les sites internet, dans le seul but de promouvoir le livre et la lecture.
Le concept de librairie indépendante se définit par plusieurs critères. D'une manière générale, il est admit que tout point de ventes de livres qui n'appartient ni à un groupe ni à une chaîne (type Fnac, Amazon ou Cultura) est une librairie indépendante. Mais peut-on limiter une librairie de proximité à cette seule définition ? Après tout, le Furet du Nord se targue d’être la première librairie indépendante de France en possédant pourtant plus d’une vingtaine de magasins de livres…
La notion d’appartenance à une chaîne est donc insuffisante pour expliquer ce qu’est une librairie indépendante. Il existe cependant un critère essentiel : la possibilité pour le libraire, que ce soit le propriétaire, le gérant ou un employé, de procéder lui-même à ses propres achats de livres. Une évidence ? Pas tant que ça. Dans les grands groupes, les vendeurs de livres sont interdits pour la plupart de faire un réassort, de travailler avec le représentant d’une maison d’édition ou de décider d’une mise en avant d’auteur ou d’éditeur. Là est le rôle des responsables de secteur…
Le librairie d’une librairie indépendante est libre de son assortiment de livres et de ses retours. Il rencontre les commerciaux des maisons d’édition, opte pour les nouveautés, réfléchit à sa sélection de livres, choisit ses mises en avant, ses thématiques, ses opérations, et décide de sa politique éditoriale selon les valeurs et la clientèle de la librairie. Le libraire a une totale maîtrise de la gestion et du fonctionnement de son point de vente.
Second atout de la librairie indépendante : la parfaite connaissance du Monde du Livre et de son éco-système. Distribution, diffusion, édition, le libraire sait tout de l’économie du livre. Il connaît les politiques éditoriales de ses fournisseurs et leurs modes de fonctionnement. Ainsi, il sait quel jour sera livré votre commande de livre et peut vous renseigner sur toutes vos demandes spécifiques.
Cela ne suffit pas à vous convaincre des forces de la librairie indépendante ? Pas de panique, il y a plus. Beaucoup plus. Notamment cette notion souvent oubliée des grandes surfaces spécialisées : l’accueil. N’en déplaise aux géants du net ou aux chaînes dont les points de ventes se ressemblent tous, dans une librairie de quartier, vous êtes assuré de recevoir un accueil chaleureux.
Déjà, un libraire vous dira toujours bonjour. Anodin ? Pas tant que ça. Si vous venez une deuxième fois, il vous demandera comment vous allez. Et une troisième, il y a des chances qu’il prenne des nouvelles de votre maman, de la scolarité de votre enfant ou du dressage en cours de votre chien. Tout cela avec un sourire qui vous transmet une certaine énergie. Entre clients de la librairie et libraires, une relation naît. Parfois, cette connivence se transforme en amitié. Sans aller si loin, vous prenez tout simplement plaisir à franchir le seuil d’une librairie locale en sachant que vous y serez bien reçu, et qu’en plus de trouver un livre, vous aurez accès à des instants de discussion et de partage.
L’atout ultime de la librairie indépendante réside dans le conseil du libraire. Expérience personnelle : un jour, un client vient me voir. Il cherche partout ce livre qui parle d’un gars à qui il arrive une aventure à l’étranger. Il ne se souvient plus du pays en question. Il doit y avoir un « F » ou un « S » dans le nom de l’auteur. Ah ! La couverture du livre est jaune. Ça, il en est sûr. Débrouillez-vous avec ces informations. À votre avis, Amazon va-t-il trouver le livre en question ? Va-t-il même se donner la peine de chercher ? Idem pour les autres chaines de magasins de livres physiques. On vous dire « revenez au moins avec le nom de l’auteur ou le titre du livre ». Le libraire, lui, va chercher. Il va vous poser des questions, il va réfléchir. Cette histoire est vague, mais elle lui dit quelque chose. Quand dix minutes plus tard, le client repart heureux, le livre à la couverture jaune dans les mains. Histoire vraie.
Ce qu’il faut comprendre derrière ce cas exceptionnel, c’est qu’un libraire de quartier fait son maximum pour votre satisfaction. S’il sait le livre disponible en librairie, le libraire vous conduit devant le rayon et vous le donne en mains propres. S’il l’a lu, il vous en touche deux mots. Nous savons qu’ailleurs, un vendeur vous indiquera plutôt d’un geste de la main où se situe à peu près le livre, dans un rayonnage lointain, sans vous accompagner dans votre quête. En librairie indépendante, le libraire mise sur une relation de confiance pérenne avec son client, avec cette optique simple : faire de sa librairie un lieu de partage et de bien-être. C’est aussi pour cela qu’il emballe lui-même vos cadeaux, après avoir apposé une pastille cachant le prix de la quatrième de couverture. Plus qu’un service, une attention..
Au-delà de sa disponibilité, le libraire de quartier vous conseille. Le conseil personnalisé est une pratique naturelle de la librairie indépendante. Il peut venir d’un coup de cœur du libraire, de la découverte récente d’un auteur, d’un livre similaire à celui que vous achetez ou d’une demande de votre part. Il cible au maximum vos envies afin de taper le plus juste possible. Dans la plupart des cas, le lecteur est satisfait du conseil du libraire. Et s’il ne l’est pas, il lui suffit de venir en discuter en boutique. Je révèle un secret de polichinelle : le libraire adore débattre, confronter un avis, échanger des idées. Alors si vous n’avez pas aimé un des livres conseillés, allez lui parler de vos arguments. Après cela, il aura sûrement un autre bouquin à vous soumettre ou un autre auteur à vous faire découvrir.
Au-delà de l’accueil et du conseil, il y a en librairie indépendante une ambiance de convivialité. Librairies parisiennes ou librairies de province, aucun commerce de livre ne ressemble à son voisin. Qu’elle soit moderne, ancienne, colorée ou sobre, la charte graphique d’une librairie indépendante donne envie d’entrer dans la boutique de livres. À l’intérieur, il y a l'odeur du papier, de l'encre, des livres neufs ou des livres anciens (ou livres d’occasion). Il se dégage de la boutique une ambiance agréable et apaisante. Le rayonnage est disposé dans des bibliothèques adaptées à l'image de la librairie : étagères en bois, en métal, avec une signalétique claire et souvent une décoration personnalisée. De quoi donner la simple envie de flâner entre les rayons des librairies.
Le librairie d’une librairie indépendante est souvent un lieu de rassemblement et de convivialité. Dans sa ville, son quartier ou son village, le libraire fait office de référence. Ainsi, il diversifie son offre en proposant un service supplémentaire, des produits dérivés, comme des jeux et jouets pour les enfants, des cartes postales ou plus généralement de la carterie, de la papèterie, des lampes de lecture, des marque-pages ou autres fournitures. Certains proposent des services de photocopie, quand d’autres promeuvent les artistes ou artisans locaux. Le but est de générer une cohésion de proximité. Librairie-papèterie, librairie-café, la librairie française sait se diversifier.
Personne ne choisit de travailler en librairie indépendante pour le salaire. Le métier de libraire est avant tout une histoire de passion. Passion pour les livres, passion pour les styles, passion pour les mots. Le libraire a à cœur de transmettre cet enthousiasme et de partager une découverte ou ses coups de cœur. Pour autant, aimer lire ne suffit pas à faire un bon libraire. Savoir parler d’un livre non plus. Derrière l’image plutôt poétique de garant de la culture livresque, le libraire est formé aux Métiers du Livre.
Il existe de nombreux cursus pour les futurs libraires. En cas de reprise de librairie par exemple, le futur gérant de librairie peut se former à l’INFL (Institut National de Formation de la Librairie). Des études plus poussées sont possibles via les IUT Information-Communication, option Métiers du Livre. Personnellement, j’ai fait celui d’Aix-en-Provence. Cette formation passe par un apprentissage poussé de chaque domaine nécessaire à la bonne gestion d’une librairie indépendante. De la commande au retour, en passant par la réception, la comptabilité et la gestion de stock, le libraire doit aussi savoir animer sa librairie.
Outre les mises en avant thématiques (un éditeur, une collection, un auteur, les meilleures ventes), il propose régulièrement à ses clients des animations et opérations commerciales (type un livre de poche offert pour trois livres de poche achetés), des rencontres littéraires, des dédicaces et signatures, des conférences, un mercredi du conte pour les petits, des Journées du Livre ou une Journée de la Lecture. Fêtée le 23 avril, en hommage conjoint à Shakespeare et Cervantès, la Sant Jordi est très suivie par les principales librairies de France. L’événement majeur reste la rentrée littéraire où plus de 600 romans fleurissent les tables des libraires.
Hors les murs, la librairie indépendante est extrêmement présente. Elle s’allie aux acteurs locaux comme la mairie, le théâtre, le cinéma ou la bibliothèque. Sur des événements ponctuels, le libraire organise une table éphémère avec une sélection de livres adaptée. Librairie généraliste ou librairie spécialisée, l’objectif est d’être réactif à la promotion et à la diffusion des livres.
En plus de ces actions ponctuelles, les libraires sont présents lors de fêtes du livre, de festivals du livre, de salons du livre (dont le fameux Salon du Livre de Paris, devenu depuis peu le Festival du Livre de Paris). Certaines librairies indépendantes vont jusqu’à organiser leur propre salon, invitant divers partenaires, auteurs et autrices de l’actualité littéraire. Ces événements sont l’occasion de délivrer un prix littéraire à ces écrivains.
La librairie traditionnelle française a d’ailleurs mis en place un « Prix des Libraires » couronnant un auteur francophone non encore primé. Bien sûr, les libraires suivent la consécration des autres écrivains, français ou étrangers, lors des remises de prix littéraires comme le Goncourt, le Renaudot ou le Prix Nobel de Littérature. Ce dernier ayant été remis pour la première fois à une femme autrice française : Annie Ernaux.
En cochant la plupart de ces cases, une librairie générale peut accéder au label décerné par le Ministère de la Culture, celui de « Librairie Indépendante de Référence » (LiR). Des professionnels du livre et des représentants de l’État actent cette nomination au profit des librairies qui valorisent des catalogues, jouent un rôle de promotion culturelle dans leur environnement local et conseillent finement leurs lecteurs. Le label gage de la haute qualité de travail des librairies traditionnelles labellisées et nourrit le réseau de librairies françaises.
Très ancrée dans le paysage culturel national, la librairie indépendante peut prétendre à des appuis de poids. La DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles) peut par exemple aider les petites librairies comme les grandes librairies via des subventions (informatisation, augmentation de stock, travaux). Tout comme le Conseil Régional. Quant au CNL (Centre National du Livre), il accompagne et soutient tous les acteurs du livre, du libraire à l’auteur, du bibliothécaire à l’illustrateur, de l’éditeur au traducteur. Le SLF (Syndicat de la Librairie Française) agit de manière durable pour la librairie indépendante. Il a d’ailleurs créé une charte listant les compétences des librairies. Il organise également tous les deux ans les Rencontres Nationales de la librairie.
De nombreuses actions de fond sont ainsi menées afin de développer l’amour du livre et le plaisir de lire. Via des dispositifs d’éducation culturelle, artistique ou livresque, enseignants et professeurs s’aillent aux libraires pour impulser l’imaginaire des jeunes lecteurs, enfants et adolescents. Les élèves bénéficient d’ailleurs du Chèque Lire qu’ils peuvent utiliser autant dans une librairie jeunesse que dans une grande librairie ou des librairies spécialisées.
Bien entourée, la librairie indépendante est aussi protégée par la loi du prix unique. En 1981, le Ministre de la Culture Jack Lang édicte la Loi Lang sur le prix unique du livre. Depuis, le prix est fixé par l’éditeur et inscrit directement sur les ouvrages. Le prix du livre est donc le même partout, chez les petits libraires comme chez les grandes enseignes. Cependant, une marge de 5% est praticable sur ce tarif. La plupart des librairies proposent une carte de fidélité cumulant cette remise. Au bout d’un nombre de passages en caisse défini, le libraire applique votre remise.
Chercher un livre sur le net et le trouver sur les sites marchands d’Amazon ou de Fnac.com. De quoi hérisser les libraires. D’abord réfractaires, les libraires parisiens et provinciaux ont fini par se pencher sur une riposte. De leur association de libraires est née la première plateforme de vente de livres en ligne. À partir de là, les regroupements de librairies ont poussé, revendiquant leurs valeurs premières de conseil et d’expertise.
Mutualiser les efforts et les compétences de la librairie indépendante. Voilà le génie des regroupements de librairies sur la toile. Le principe est simple : le libraire est le mieux placé pour vendre un livre. Pourquoi acheter ailleurs quand un professionnel du livre est là et que le prix du livre est le même partout. Par ailleurs, le délai de livraison est quasi le même, s’il n’est pas tout simplement meilleur.
Car la librairie indépendante a mis en place un système ingénieux : la réservation. Depuis les sites des libraires, le lecteur a accès à une base de données de millions de titres. Cette base bibliographique contient les informations classiques d’un livre : auteur, titre, éditeur, ISBN, format, nombre de pages, etc. Surtout, elle est couplée au livres en stock de la librairie, les logiciels de gestion de stock permettant de remonter la disponibilité en librairie. Le résultat est que l’internaute visualise immédiatement si un livre est disponible en librairie. Et s’il l’est, il lui suffit de réserver son livre et d’aller le récupérer directement en librairie. S’il ne l’est pas, le visiteur commande (ou pré-commande son livre en cas parution à venir). Bien sûr, la livraison est possible.
L’arborescence de ces plateformes colle aux rayons de la librairie physique. Le lecteur retrouve la signalétique basique : littérature française, littérature étrangère, sciences humaines, livres jeunesse, beaux-arts ( ou beaux-livres), livres de poche, bandes dessinées, mangas, polar, science-fiction, etc. Ces grands ensembles sont eux-mêmes déclinées. Exemple pour le secteur jeunesse : livres pour enfants selon les âges, romans ados, albums, livres de bain, etc.
Les principales librairies françaises vont même plus loin dans le e-commerce. Leur présence sur le net est multiple :
- Regroupement national de librairies comme Place des Libraires
- Portail de librairies régional comme Les Librairies d’en Haut ou LIRA (Librairies Indépendantes en Nouvelle-Aquitaine)
- Site propre à la librairie comme le site de la librairie Mollat à Bordeaux ou celui d’Ombres Blanches à Toulouse
- Livre numérique comme le propose ePagine
- Réseaux sociaux comme la librairie l’Îlot-Pages à Malakoff
Les réseaux sociaux, notamment Facebook et Instagram, sont très utilisés par les grandes et petites librairies indépendantes. Ces dernières n’ayant pas toujours le budget pour gérer un site, le réseau social semble le social media le mieux adapté à leur situation. Les réseaux sociaux sont primordiaux à la visibilité d’une librairie, à la promotion des livres en stock et au développement de leur communauté en ligne. Pour en savoir plus sur ce sujet, vous lire l’article sur l’animation des réseaux sociaux et le rôle du community manager. Ou vous pouvez me contacter pour que nous travaillons ensemble à votre planning éditorial et votre stratégie e-marketing.